Comment agir si une personne
vous attire et que vous souhaitez ses faveurs ? Ne comptez pas
sur moi pour vous fournir des conseils de drague clé en main, déjà
parce qu'il n'y a pas de recette miracle, ensuite et surtout parce
que je n'ai pas la prétention de savoir ce que veulent les femmes,
hommes, non binaires et ornithorynques. J'ai bien assez à faire avec
mes propres désirs et envies.
En revanche, ce que je peux
faire pour vous, c'est vous indiquer quelques règles importantes que
vous devez impérativement suivre pour ne pas faire de votre demande
(et de ses suites éventuelles) une oppression, voire une agression.
Ces points ne sont en aucun cas négociables, pour le bien de tout le
monde. Mieux vaut une déception ou une frustration qu'un drame.
I Règle d'or de la
relation sexuelle : chercher le consentement explicite de
l'autre.
La première des règles
quand on a envie de partager une activité avec quelqu'un, c'est de
s'assurer que ladite activité le tente, au moment où on veut la
pratiquer. Logique ? Eh bien, visiblement, il y a des gens qui
estiment que ça ne s'applique pas au sexe. Pourtant, ce domaine en
particulier mériterait une attention particulière : on y
partage l'intime et la gestion de risques non négligeables
(grossesse, MST, IST...)
Se contenter d'un mouais,
prendre un baiser léger comme un oui enthousiaste, sont des pièges
facilement évitables si on s'en donne la peine. Je ne vous dis pas
de signer un contrat en trois exemplaires en vue de pratiquer un
coït, mais d'être attentif à ce que veut l'autre, et en cas de
doute, de demander confirmation que tout est ok. Un geste de recul,
même esquissé, doit vous alerter. Ça vous paraît barbant ?
Pas de chance, je ne vais pas vous lâcher sur ce terrain : le
respect et l'observation sont la base du sexe.
II On ne met pas la
pression à l'autre pour obtenir ce qu'on veut, de quelconque façon
que ce soit.
La personne que vous désirez
semble mitigée ou hésitante ? Pas de chance, mais rien ne sert
d'insister en évoquant vos propres envies ou « besoins1 ».
C'est une autre façon, guère plus subtile, de nier que les désirs
de la personne en face comptent autant que les vôtres. Personne
n'est responsable de vos frustrations, et n'a à les gérer. Et
obtenir une coucherie à force de demandes n'est pas une victoire,
mais une défaite de votre partenaire par forfait.
Aucune justification ne
tient : si on vous dit non, soyez gentil, considérez qu'il est
inutile de retenter votre chance avant un moment, ou de la retenter
tout court si on vous a opposé un refus définitif.
III La protection intime
et la contraception s'envisagent entre tous les partenaires d'une
relation sexuelle.
Vous vous imaginiez qu'avoir
un préservatif dans votre poche suffisait à éteindre toute
interrogation à e sujet, ou pire, vous laissiez l'entière gestion
de ces questions à votre ou vos partenaires ? Raté ! Je
sais qu'il est facile de se laisser emporter par l'ivresse d'une
coucherie potentielle, mais les éventuelles
conséquences d'un laisser-aller peuvent être
au mieux très désagréables, au pire dramatiques.
Le confort et les
spécificités de chacun est à prendre en compte. Un préservatif,
masculin ou féminin peut être mal toléré par certain-es, pour
d'autres la pilule contraceptive est tout simplement inadaptée...
Bref, prenez le temps de discuter de tout ça afin de passer du bon
temps en toute sécurité.
IV Si une pratique ou un
geste déplaisent, quelles qu'ils soient, on ne l'impose pas.
J'ai l'air de vous
décortiquer toutes les variantes de la première règle, pas vrai ?
C'est un peu fait pour : je tiens à insister sur le fait qu'il
n'y a aucune dérogation au principe de base « si gêne ou
refus, on ne fait pas...
Ce qui peut paraître anodin
pour quelqu'un ne le sera pas forcément pour un autre. On peut
proposer des découvertes, des sensations, mais on doit se plier aux
réticences de la ou du partenaire. Et même un simple effleurement
peut gêner, ce n'est pas à vous de décider de l'importance à
placer derrière un geste.
Par ailleurs, même si la
coucherie est entamée, rien n'engage qui que ce soit à aller
jusqu'au bout s'il ne se sent finalement pas à l'aise. On ne vous
doit rien en la matière, rien, jamais. Même au sein d'un couple.
Ce court article est le premier d'une série parallèle à celle sur les aidants. J'étayerai davantage les suivants, promis !
1En passant, si vous ressentez un tel besoin urgent et irrépressible de sexe, outre la masturbation, qui peut vous soulager, je vous engage à envisager de consulter. Ce n'est pas une honte d'avoir des pulsions sexuelles dures à gérer, mais ce n'est pas à d'autres d'en faire les frais.
1En passant, si vous ressentez un tel besoin urgent et irrépressible de sexe, outre la masturbation, qui peut vous soulager, je vous engage à envisager de consulter. Ce n'est pas une honte d'avoir des pulsions sexuelles dures à gérer, mais ce n'est pas à d'autres d'en faire les frais.